La timidité, un état mal interprété et souvent mal accompagné
Au sein de ma meute de poilus, j'ai constaté pour la plupart, un état passager plus ou moins long de timidité, en particulier vers la pré-adolescence et l'adolescence (5mois à 8mois). J'ai également constaté deux sujets au sein de ma dernière niché ayant des signes de timidité particulièrement précoces ( vers 6 semaines - les familles se reconnaîtront car le sujet avait été abordé).
Lorsque je discute avec les adhérents de mon club canin ou bien avec les particuliers et éleveurs en exposition canine, la timidité est régulièrement abordée.
J'y trouve toujours un ou deux sujets mal à l'aise en public, avec un recul immédiat pour les échanges de contacts physiques et l'on me demande souvent conseil.
La timidité est souvent jugé déviant, devant être pris au sérieux et rééduqué rapidement. La gravité est tel qu'il est recommandé aux éleveurs de différentes races d'écarter de la reproduction les sujets présentant des signes de celle-ci. Je me questionne : interprétons-nous correctement la timidité ?
Les raisons d'une timidité chez le chien ou le chiot ne fait pas consensus au sein des comportementalistes. Certains diront que c'est génétique, d'autres que c'est un rapport avec la mère, que c'est la mauvaise gestion hormonale qui instabilise l'état émotionnel,... Bref, à chacun son hypothèse. Peu importe.
Je constate des sujets très jeunes avoir des comportements timides, comme des sujets adolescents et adultes qui ne présentaient pas forcement cet état, mais qui, de manière aiguë, adopte ce mode de sensibilité envers les humains ou les congénères et cela m'interroge : ne peut-on pas considérer cet état comme naturel sachant qu'un chien est un être vivant doté de sensibilité ?
Avons-nous des centres médico-sociaux qui accompagnent les humains timides ? Vous me direz « ridicule », alors pourquoi y mettons-nous autant d'inquiétudes et de système de rééducation sur nos amis poilus ? Ne peuvent-ils pas eux aussi être timides ?
« Non » me direz-vous car les humains timides ne répondent pas au stress de leur état par la morsure.
J'entends que cette dernière fait très peur au genre humain, mais rappelons quand même que le chien est un animal ne présentant pas la capacité de verbaliser, il a un panel non-verbal qu'il utilise mais qui souvent est boudé par l'humain, la morsure restant un moyen clair et efficace d'exprimer son inconfort aux autres.
Aussi, en faisant le parallèle avec l'humain, il n'est pas rare de voir des enfants en crèche ou à l'école maternelle régler leurs différents par la morsure car le vocabulaire pour exprimer son inconfort n'est pas encore solide.
Un chien timide peut donc en effet, lorsqu'il se sent acculé, sans moyen de repli, mordre.
En sachant cela, nous éducateurs et rééducateurs nous devons expliquer aux familles pourquoi est-ce la solution ultime du chien, rappeler que cela ne fait pas de lui un chien méchant, taré ou « foutu ».
Cela fait de lui un chien doté d'une sensibilité exacerbée, sans confiance en lui à l'instant T.
C'est notre devoir de référent d'être à la hauteur, en montrant par de l'assurance qu'il peut compter sur ses deux-pattes pour gérer les situations stressantes et d'insuffler de l'estime de soi à son poilu.
On ne parle donc pas de rééducation mais bien d'éducation.
Faire comprendre que l'on est là, solide et efficace, sans « chichi ni blabla ».
Lorsqu'un sujet est stressé par une situation physique, la méthodologie est de le laisser se replier.
S'il ne veut pas, on n'insiste pas ! La timidité est souvent un état passager par l'inquiétude de l'inconnu. Une fois que l'expérience se produit sans que le chien ne soit forcé, sans qu'il retienne en résultat que c'était inconfortable à la limite de l'insupportable, les phases de timidité dureront moins longtemps et finiront par s'étioler dans le temps.
En exemple, vous êtes en promenade et interpellé par des passants voulant caresser votre chien.
Vous savez que celui-ci ne trouve pas ou plus cela agréable, qu'il va reculer, et se sentir dans l'inconfort. D'ailleurs rien qu'en regardant votre chien, les passants l'ont déjà mis mal à l'aise et il est déjà angoissé par cette idée : REFUSEZ.
Attendez que cette situation se répète plusieurs fois, et que votre refus systématique redonne confiance à votre chien. Il finira par lui même à avoir un signe vers « l'avant » (renifler les passants) n'y prêtez pas attention mais cela est bien.
Au fur et à mesure qu'on laisse le chien reprendre confiance en lui en le laissant « maître » de la situation (c'est quand tu veux, toi. Tu ne seras pas forcé de.. ») la timidité va s'étioler. Le chien finira par comprendre qu'il ne subit pas et même avec de l’entraînement, il ira de lui-même chercher tous les câlins possibles.
On éduque pas la timidité par le contrôle de son poilu « tu feras ce que JE te dis » mais bien par la valorisation de la prise d'initiative : « C'est TOI qui décide, tu es maître de la situation »
La timidité n'est pas un signe d'un chien pathologique mais bien un signe d'inconfort de celui-ci car il a le sentiment de ne pas contrôler la situation et d'en subir de l'inconfort.
C'est donc un état passager si le référent éduque un minimum son poilu.
On range au placard la récompense alimentaire et la récompense physique, tout deux impertinents dans l'éducation de la timidité. On valorise son chien par la voix (ferme, sans niaiserie avec peu de mots - pour montrer son assurance et insuffler davantage de confiance ; calme & douce pour que le chien garde le contrôle de la situation et ne se sente pas obligé de vous « passer le relais »)
On répète des situations simples où le chien timide à le moyen de réussir l'exercice à plusieurs reprises. Lorsqu'il y a échec, ne pas y mettre de l'importance et laisser un repli efficace pour le poilu.
Je rappelle également, qu'avec un sujet timide ou non, il est de votre devoir de référent d'effectuer un test de consentement avant tous gestes physiques. Repérez les signes que votre chien apprécie pour continuer ou bien stopper la situation désagréable.
En conclusion, les raisons de la timidité n'a que peu d'importance et cet état survient généralement du jour au lendemain car les signes non-verbaux sont, pour ces sujets, discrets et souvent peu visualisés par l'humain.
Même si le chien acculé peut répondre par la morsure, il n'est pas nécessaire de considérer la timidité comme un état grave à rééduquer.
On parle bien d'éducation, souvent réglé avant la fin de l'adolescence. Celle-ci sera un peu différente puisqu'il faudra principalement redonner confiance à son chien en le laissant maître des situations provoquant de la timidité et en évitant les récompenses physiques (caresses) et alimentaires (gâteries).
Je vous renvoie à cette vidéo sur le test de consentement que je trouve efficace.
(4) Est-ce que votre chien veut VRAIMENT être caressé ? - YouTube
Lorsque je discute avec les adhérents de mon club canin ou bien avec les particuliers et éleveurs en exposition canine, la timidité est régulièrement abordée.
J'y trouve toujours un ou deux sujets mal à l'aise en public, avec un recul immédiat pour les échanges de contacts physiques et l'on me demande souvent conseil.
La timidité est souvent jugé déviant, devant être pris au sérieux et rééduqué rapidement. La gravité est tel qu'il est recommandé aux éleveurs de différentes races d'écarter de la reproduction les sujets présentant des signes de celle-ci. Je me questionne : interprétons-nous correctement la timidité ?
Les raisons d'une timidité chez le chien ou le chiot ne fait pas consensus au sein des comportementalistes. Certains diront que c'est génétique, d'autres que c'est un rapport avec la mère, que c'est la mauvaise gestion hormonale qui instabilise l'état émotionnel,... Bref, à chacun son hypothèse. Peu importe.
Je constate des sujets très jeunes avoir des comportements timides, comme des sujets adolescents et adultes qui ne présentaient pas forcement cet état, mais qui, de manière aiguë, adopte ce mode de sensibilité envers les humains ou les congénères et cela m'interroge : ne peut-on pas considérer cet état comme naturel sachant qu'un chien est un être vivant doté de sensibilité ?
Avons-nous des centres médico-sociaux qui accompagnent les humains timides ? Vous me direz « ridicule », alors pourquoi y mettons-nous autant d'inquiétudes et de système de rééducation sur nos amis poilus ? Ne peuvent-ils pas eux aussi être timides ?
« Non » me direz-vous car les humains timides ne répondent pas au stress de leur état par la morsure.
J'entends que cette dernière fait très peur au genre humain, mais rappelons quand même que le chien est un animal ne présentant pas la capacité de verbaliser, il a un panel non-verbal qu'il utilise mais qui souvent est boudé par l'humain, la morsure restant un moyen clair et efficace d'exprimer son inconfort aux autres.
Aussi, en faisant le parallèle avec l'humain, il n'est pas rare de voir des enfants en crèche ou à l'école maternelle régler leurs différents par la morsure car le vocabulaire pour exprimer son inconfort n'est pas encore solide.
Un chien timide peut donc en effet, lorsqu'il se sent acculé, sans moyen de repli, mordre.
En sachant cela, nous éducateurs et rééducateurs nous devons expliquer aux familles pourquoi est-ce la solution ultime du chien, rappeler que cela ne fait pas de lui un chien méchant, taré ou « foutu ».
Cela fait de lui un chien doté d'une sensibilité exacerbée, sans confiance en lui à l'instant T.
C'est notre devoir de référent d'être à la hauteur, en montrant par de l'assurance qu'il peut compter sur ses deux-pattes pour gérer les situations stressantes et d'insuffler de l'estime de soi à son poilu.
On ne parle donc pas de rééducation mais bien d'éducation.
Faire comprendre que l'on est là, solide et efficace, sans « chichi ni blabla ».
Lorsqu'un sujet est stressé par une situation physique, la méthodologie est de le laisser se replier.
S'il ne veut pas, on n'insiste pas ! La timidité est souvent un état passager par l'inquiétude de l'inconnu. Une fois que l'expérience se produit sans que le chien ne soit forcé, sans qu'il retienne en résultat que c'était inconfortable à la limite de l'insupportable, les phases de timidité dureront moins longtemps et finiront par s'étioler dans le temps.
En exemple, vous êtes en promenade et interpellé par des passants voulant caresser votre chien.
Vous savez que celui-ci ne trouve pas ou plus cela agréable, qu'il va reculer, et se sentir dans l'inconfort. D'ailleurs rien qu'en regardant votre chien, les passants l'ont déjà mis mal à l'aise et il est déjà angoissé par cette idée : REFUSEZ.
Attendez que cette situation se répète plusieurs fois, et que votre refus systématique redonne confiance à votre chien. Il finira par lui même à avoir un signe vers « l'avant » (renifler les passants) n'y prêtez pas attention mais cela est bien.
Au fur et à mesure qu'on laisse le chien reprendre confiance en lui en le laissant « maître » de la situation (c'est quand tu veux, toi. Tu ne seras pas forcé de.. ») la timidité va s'étioler. Le chien finira par comprendre qu'il ne subit pas et même avec de l’entraînement, il ira de lui-même chercher tous les câlins possibles.
On éduque pas la timidité par le contrôle de son poilu « tu feras ce que JE te dis » mais bien par la valorisation de la prise d'initiative : « C'est TOI qui décide, tu es maître de la situation »
La timidité n'est pas un signe d'un chien pathologique mais bien un signe d'inconfort de celui-ci car il a le sentiment de ne pas contrôler la situation et d'en subir de l'inconfort.
C'est donc un état passager si le référent éduque un minimum son poilu.
On range au placard la récompense alimentaire et la récompense physique, tout deux impertinents dans l'éducation de la timidité. On valorise son chien par la voix (ferme, sans niaiserie avec peu de mots - pour montrer son assurance et insuffler davantage de confiance ; calme & douce pour que le chien garde le contrôle de la situation et ne se sente pas obligé de vous « passer le relais »)
On répète des situations simples où le chien timide à le moyen de réussir l'exercice à plusieurs reprises. Lorsqu'il y a échec, ne pas y mettre de l'importance et laisser un repli efficace pour le poilu.
Je rappelle également, qu'avec un sujet timide ou non, il est de votre devoir de référent d'effectuer un test de consentement avant tous gestes physiques. Repérez les signes que votre chien apprécie pour continuer ou bien stopper la situation désagréable.
En conclusion, les raisons de la timidité n'a que peu d'importance et cet état survient généralement du jour au lendemain car les signes non-verbaux sont, pour ces sujets, discrets et souvent peu visualisés par l'humain.
Même si le chien acculé peut répondre par la morsure, il n'est pas nécessaire de considérer la timidité comme un état grave à rééduquer.
On parle bien d'éducation, souvent réglé avant la fin de l'adolescence. Celle-ci sera un peu différente puisqu'il faudra principalement redonner confiance à son chien en le laissant maître des situations provoquant de la timidité et en évitant les récompenses physiques (caresses) et alimentaires (gâteries).
Je vous renvoie à cette vidéo sur le test de consentement que je trouve efficace.
(4) Est-ce que votre chien veut VRAIMENT être caressé ? - YouTube
Morsure
Les chamailleries avec ou sans morsure arrivent entre chien au même titre que deux enfants peuvent se blesser (coup de pieds, de poings, cheveux tirés, morsures)
C'est souvent signe d'un manque d'espace individuel, de communication peu efficace entre les sujets, d'une perte de contrôle des émotions, mais pas le signe d'une brutalité sanguinaire de vos animaux.
Pour rappel, la morsure fait partie du panel d'expression de votre chien car celui-ci n'a pas le Verbe.
Ce n'est pas parce qu'un mastiff a une machoire à la force colossale qu'il doit être diabolisé, restreint de communication ou qu'il doit être une source d'angoisse pour son éducation.
C'est souvent signe d'un manque d'espace individuel, de communication peu efficace entre les sujets, d'une perte de contrôle des émotions, mais pas le signe d'une brutalité sanguinaire de vos animaux.
Pour rappel, la morsure fait partie du panel d'expression de votre chien car celui-ci n'a pas le Verbe.
Ce n'est pas parce qu'un mastiff a une machoire à la force colossale qu'il doit être diabolisé, restreint de communication ou qu'il doit être une source d'angoisse pour son éducation.